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 [Flash-Back] Always in my heart [ Josh - Sharon ]

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Sharon Stanford
Invisible Touch
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MessageSujet: [Flash-Back] Always in my heart [ Josh - Sharon ]   [Flash-Back] Always in my heart [ Josh - Sharon ] EmptySam 12 Jan - 23:41

She seems to have an invisible touch yeah
She reaches in, and grabs right hold of your heart
She seems to have an invisible touch yeah
It takes control and slowly tears you apart

La tête de la jeune femme se balançait doucement au rythme de la musique, alors qu’elle remontait l’allée de l’Université de Juneau, les oreillettes de son I-Pod vissées sur les oreilles. Ses longs cheveux blonds suivaient le mouvement, brillant d’une lumière qui n’avait rien à voir avec le soleil, vu qu’il ne faisait jamais soleil dans ce coin de l’Alaska, et les talons de ses bottes martelaient le sol en cadence. Etait-il utile de préciser que tous les regards de la gent masculine présent aux alentours étaient fixés sur elle, sur sa peau si fine et pâle, ses grands yeux d’une couleur dorée à couper le souffle, sa chemise blanche à cravate nouée de façon lâche et sa jupe plutôt courte mettant ses jambes fines et longues en valeur. Non, inutile. Parce qu’elle, elle en avait conscience, et sincèrement, elle n’en avait rien à faire. Habituellement, elle aurait sans doute jeté un ou deux sourires ravageurs juste pour s’amuser des rougeurs sur les jours des garçons (un garçon qui rougit, ça la faisait craquer au possible) et des regards assassins ou envieux des filles, mais là … Elle ne le fit pas, justement parce qu’elle avait autre chose de plus intéressant que de donner des sensations fortes à des humains. La vampire qu’elle était vivait sa première rentrée, et ça la perturbait. Et s’il n’y avait que ça … Laly avait ramené un humain dans la demeure Denali. Enfin, tenté, parce que la jeune vampire l’avait flairé dès qu’il avait posé le pied dans le parc de la demeure. Et réagit avec promptitude. En le ramenant au bercail rapidement. Laly l’avait incendiée, lui disant qu’elle avait droit de s’amuser si elle voulait. Ce à quoi elle lui avait vertement répliqué qu’elle pouvait coucher avec qui elle voulait, mais pas sous les toit des Denali. Il y avait trop de risques.

Elle soupira, désespérée. Elle était novice comme vampire, et elle devait réparer les fautes d’une de ses aînées. Elle était nouvelle dans le clan, et elle devait rattraper les âneries d’un des anciens membres. Le monde à l’envers. Depuis quand le monde tournait-il rond de toute façon ? La preuve, plutôt que d’être au Kansas, avec sa famille, son chez-soi, plutôt que d’avoir déjeuné des tartines au Nutella trempé dans un grand bol de lait, elle était en Alaska, seule, avec un clan dans lequel elle n’arrivait pas à s’intégrer, et, pour être sûre de ne bouffer personne, elle avait vidé de leur sang un couple de pumas. Mais tout allait bien. Elle devait être calme et souriante. Oui. C’était moins risqué. C’étaiy pour ça qu’elle se passait cette chanson d’ailleurs. Elle avait toujours eu un effet apaisant sur elle. Elle lui parlait, sans doute. Lui rappelait que tout n’était pas si moche que ça. Finalement. Elle l’avait, elle, cette « Invisible touch », celle que des millions de filles tueraient pour avoir. Le prix … ne pas y penser maintenant. Juste se dire que, dès qu’elle entrait dans le coin de l’Université, elle était une ado comme les autres, en plus canon, en mieux fringuée. Alors, de quoi se plaignait-elle ? Ou plutôt, de quoi devrait-elle se plaindre ? Ah oui. D’être là une semaine avant la rentrée. Pour cette histoire de tutorat. Enfin, elle l’avait accepté en même temps. elle pensait qu’avoir une aide d’une personne d’une année supérieure, pourrait l’aider à s’intégrer. Même si, vu les regards des mecs, elle n’avait qu’à demander … Elle voulait faire comme les autres. Psycho, ce qu’elle avait choisi. Elle savait pertinemment que dans quelques années, elle pourrait recommencer une autre formation ailleurs. C’était un des seuls points positifs à son éternité d’ailleurs.

Jetant un regard au panneau d’affichage, elle prit rapidement connaissance de l’itinéraire menant à la salle de conférence. Qu’elle n’eut aucun mal à trouver. Il y vait déjà pas mal de monde quand elle entra, d’où la masse de regard qui fut attirée par sa silhouette,. Là, elle envoya un sourire ravageur, rajustant son sac sur son épaule. Autant se faire bien voir dès le début. Rapidement, elle gagna une chaise libre, croisa les jambes et posa son sac à côté d’elle. Curieusement, malgré le nombre d’élèves arrivant, et le nombre de ceux qui la dévisageaient, ou plutôt la détaillaient des pieds à la tête pour être poli et élégant dans le vocabulaire, personne ne se hasarda à lui demander s’il ou elle pouvait s’asseoir à côté d’elle. Elle impressionnait et intimidait, elle le savait. Mais pas tant que ça, si ? Enfin, il allait bien y en avoir un qui allait oser ? Dans les plus roublards … Son regard se promena, essayant d’évaluer la situation. Pour voir, en effet, une bande de garçons, genre « beaux gosses du lycées sortant de leur bahut et se croyant les rois du monde », assis juste deux rangs devant elle, qui discutaient en lui lançant des coups d’œil appréciateurs et peu discrets. Oh, pitié, des raseurs … Pourquoi pas un beau jeune homme cultivé et un brin intelligent ayant une autre conversation que « hey, il fait beau » et un autre point d’intérêt que ses jambes ? Non, ça n’existait pas ? Tant pis … Elle se résignait, quand soudain, un homme d’âge mur se racla la gorge dans un micro, faisant sursauter tout le monde.

Les yeux de la jeune femme se portèrent sur l’estrade, dressée devant les élèves, où se tenait l’homme en question. La cinquantaine, un costume impeccable, des lunettes à monture en acier, légèrement dégarni et grisonnant…. Le «principal ». Sans doute.

Bienvenue à tous, élèves de première année. Nous sommes donc ici pour le tutorat proposé par notre école …

Etait-il réellement nécessaire de retranscrire les paroles ? Il en ressortit que les élèves plus âgés devaient aider les plus jeunes non seulement dans le travail, mais aussi pour ce qui était de l’intégration à l’établissement… et blablabla. Non, sérieusement, elle essaya d’être attentive, mais elle prêt surtout attention aux intentions des garçons devant. Elle aurait peut-être dû moins se faire remarquer. Soyons clairs : les garçons, elle aimait bien les allumer, mais elle disparaissait dès que ça allait trop loin. Mais en bande … elle n’aimait pas. surtout avec ce genre de regard pervers. Surtout qu’ils étaient … cinq … Le doyen avait commencé l’appel des première années et les mettaient en relation avec leurs tuteurs, qui étaient assis derrière (elle n’y avait pas fait attention en entrant). Elle croisa le doigts. C’était peut-être stupide. Elle était immortelle, elle était plus forte, plus rapide qu’eux. Elle pouvait les tordre comme un humain casserait une cuillère en plastique. Mais certaines peurs étaient plus fortes que n’importe quoi. Alors elle suppliait. Heureusement qu’elle s’était inscrite avec le nom de son clan à l’université. Denali était plus proche dans l’ordre alphabétique que Stanford. Vite, vite, qu’il l’appelle … Il ne faut jamais prier tort et à travers. Surtout quand on est un vampire. Parce que cela pouvait donner …

Denali, Sharon, votre tuteur est Josh Stanford.
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MessageSujet: Re: [Flash-Back] Always in my heart [ Josh - Sharon ]   [Flash-Back] Always in my heart [ Josh - Sharon ] EmptyLun 14 Jan - 1:23

Monsieur Stanford, pile à l’heure. Asseyez-vous.
Bonjour Monsieur le Doyen.
Cela fait deux ans que vous êtes parmi nous et deux ans que vous sortez major de votre promotion. Pourtant, quand on voit votre dossier passé, on n’aurait pas parié un dollar sur vous...
Il faut croire que les gens changent...
Et dans votre cas, ç’a été très bénéfique, vos professeurs ne tarissent pas d’éloges à votre sujet !
Ah... et bien... merci. Mais vous ne m’avez pas uniquement convoqué pour me féliciter, je me trompe ?
En effet, non. Cette année, nous avons décidé de mettre en place un système de tutorat pour les élèves de première année désireux de s’intégrer et d’avoir de l’aide au niveau du travail universitaire. Pour le choix des tuteurs, je tenais à ce qu’il s’agisse des étudiants les plus prestigieux de notre université, et c’est la raison de votre présence ici.
Vous me proposez un job, en somme ?
Voilà. Ce n’est pas de tout repos bien sûr, il faut être disponible pour ces jeunes, leur accorder beaucoup de temps etc. Mais vous serez bien payé et vous aurez l’occasion d’apporter de l’aide à un étudiant qui en a besoin... Alors ?

* * *


Alors... Il avait dit oui, bien sûr. Ce job était une opportunité en or. Son loyer ne se paierait pas tout seul, sans oublier les factures et franchement, les pizzas congelées et les pâtes collantes, il commençait à s’en lasser. Sans parler de la fortune que coutait l’université. Et ce n’était pas son job à la bibliothèque qui allait lui payer tout ce dont il avait besoin. Bien entendu, ses parents l’aidaient, lui envoyant régulièrement de l’argent. Mais premièrement, ce n’était pas suffisant. Et deuxièmement, il se sentait atrocement coupable d’accepter leur argent alors que ça faisait presque quatre ans qu’il ne les avait pas vus. Il refusait de les voir, prétextant toujours avoir trop de travail, ou pas assez d’argent pour se payer le billet d’avion, ou que sa voiture était en trop mauvais état pour faire le trajet jusqu’à Lawrence. Mais il savait que ses parents n’étaient pas dupes. Il ne voulait pas les voir. Ni retourner au Kansas. Il ne s’en sentait pas humainement capable. Les souvenirs étaient trop profondément ancrés dans sa mémoire, la douleur l’élançait encore beaucoup trop. Peut-être dans quelques années, quand l’habitude aurait fait son effet et qu’il supporterait un peu plus l’absence de sa sœur. Mais pour l’instant, il n’était pas assez fort. Revoir tous ces lieux familiers, ces gens qu’il avait connus et puis soutenir le regard inquiet de ses parents. Les entendre parler d’elle, comme si tout était naturel. Revoir sa chambre. Il ne pouvait tout simplement pas. Il préférait cent fois passer Thanksgiving et Noël tout seul. C’était beaucoup moins difficile. D’ailleurs, la solitude ne le dérangeait pas tant que ça. Il s’y était habitué et vivait très bien avec. Et puis, il n’était pas vraiment tout seul. Il s’était fait des amis, il était sorti avec quelques filles... il avait une vie sociale quoi. Mais pas vraiment une vie normale.

Une vie normale... Ça lui était interdit. Il se l’était interdit. Pour n’avoir pas été le frère qu’il aurait dû être. Pour ne pas avoir su la protéger comme il se l’était imposé. Et cette punition lui convenait plutôt bien. Il n’avait pas trouvé pire que de s’empêcher de vivre tout en s’empêchant de mourir. Et pour s’éviter la souffrance, il n’avait trouvé meilleur palliatif que l’occupation permanente de son esprit. Ce qui expliquait ses résultats plus qu’excellents, son implication dans une équipe sportive à l’université, son job à la bibliothèque, ses centres d’intérêt divers et variés, l’amplification de son obsession pour le surnaturel, et maintenant, cette activité de tutorat. En effet, il n’avait pas accepté de jouer les tuteurs uniquement pour joindre les deux bouts. Ça lui permettait dans le même temps de se consacrer entièrement à la réussite de quelqu'un d’autre et de son intégration dans l’institution de la fac, ce qui allait lui prendre de nombreuses heures de travail. C’était parfait. C’était pourquoi il n’avait pas hésité la moindre seconde avant d’accepter l’offre généreuse du doyen. Il avait besoin de ça pour arrêter de penser, de ressasser et, par conséquent, de souffrir.

Seulement, à vouloir tout faire, il arrivait un moment où les emplois du temps ne correspondaient plus. Et comme, jusqu’à preuve du contraire, il était impossible d’être à deux endroits en même temps, on était forcément en retard. Josh savait de quoi il parlait. L’entrainement de baseball venait de se terminer et, n’ayant pas pris le temps de sécher après sa douche, il était encore trempé quand il avait enfilé son jean et sa chemise. « Montrez l’exemple, soyez dans une tenue correcte » avait-on dit aux futurs tuteurs... Bah... ce jean-là n’était pas troué et sa chemise était repassée, on pouvait considérer ça comme une tenue correcte ? Bon, d’accord, il n’avait pas pensé à prendre une tenue de rechange. Mais s’il repassait par son appartement, il n’aurait même pas le temps d’assister à la réunion. Alors on allait dire qu’un jean et une chemise pas trop miteux conviendraient. Ouais enfin, s’ils n’avaient pas été agrémentés de tâches d’eau, ç’aurait été mieux. Mais il n’avait pas le temps de jouer les coquets. De toute façon, qu’est-ce que des ados à peine sortis du lycée en avaient à faire qu’il ressemble à un mafieux italien ou au clochard du coin ? Je vais vous le dire tout de suite : rien du tout. Tout ce que ça ferait, c’était briser les illusions de perfection qu’avait le corps enseignant à propos du major des troisième année de l’université de Juneau, tout ça parce que monsieur Stanford ne portait ni costume trois pièces, ni cravate.

Enfin, s’il pouvait éviter de se faire trop remarquer, ça serait bien. Par exemple, arriver avant la fin du discours du doyen serait une bonne chose. Et c’est ainsi qu’on pu voir un jeune homme piquer un sprint pour traverser à peu près toute l’université. Il ne ralentit pas quand il arriva dans les couloirs bondés de monde, faisant se tourner les regards vers le dingue qui manquait de les bousculer. Il ne ralentit pas non plus quand un groupe de professeurs s’attarda pour discuter d’on-ne-savait-pas-trop-quoi-et-de-toute-façon-tout-le-monde-s’en-fout en bouchant la moitié du passage mais l’esquiva de peu, entrainant un murmure de protestation sur l’irrespect des jeunes de nos jours, qui ne savent même pas qu’on ne doit pas courir dans les couloirs. Il ne ralentit même pas quand il reconnut sa future ex petite amie qui lui hurla en plein couloir qu’elle en avait marre qu’il annule leurs rendez-vous à longueur de temps. Il ralentit enfin quand il arriva devant la salle de conférence et freina juste devant l’entrée de derrière, normalement réservée au corps administratif. Il s’adossa à la porte un instant avant de se pencher en avant, mains sur les genoux, pour reprendre son souffle et arrêter la tournée de points rouges devant ses yeux. Il respirait avidement, happant l’air aussi vite que son organisme le lui permettait. Quand le sang arrêta de battre violemment dans ses temps, il s’autorisa enfin à ouvrir les yeux en espérant ne pas voir le décor autour de lui tournoyer dangereusement. Et enfin, il se redressa, ouvrit la porte derrière laquelle étaient alignés les autres tuteurs, dont son ami Pete qui lui adressa un clin d’œil amusé et se faufila à l’intérieur juste au moment où le doyen annonçait...


Denali, Sharon, votre tuteur est Josh Stanford.

Il n’avait pas fait attention à ce que le doyen, qui le regardait à présent avec un air de reproche sur le visage (en retard et mal habillé, l’année commençait bien), avait dit, mais l’appel de son nom l’avait fait réagir. Il venait juste de dire le nom de l’étudiant dont Josh allait s’occuper. Il avait eu de la veine, quelques secondes plus tard, et le pauvre gosse se serait retrouvé tout seul, sans savoir vers se diriger. Sauf que là, il ne savait pas exactement ce qu’il devait faire. Il n’avait pas pu assister à la pré-réunion entre les tuteurs et le doyen et donc, on ne lui avait pas dit comment cela allait se dérouler au niveau de la procédure. Le doyen l’avait juste rapidement briefé sur le contenu même de son job, pas plus. Mais heureusement, Pete, qui s’était glissé à ses côtés, répondit à son regard interrogateur dans un souffle.

Tu vas récupérer son dossier à la table à côté et tu l’amènes dans une salle de cours. T’as la B12.

Josh remercia son ami d’un regard et s’avança de quelques pas devant une table où une femme au visage aigri qu’il avait l’habitude de croiser au secrétariat lui tendit un dossier avec un regard réprobateur envers sa tenue et lui fit signe de se diriger vers l’entrée du côté étudiant, ce qu’il fit sans plus attendre. Il se tourna alors vers l’assemblée des étudiants et chercha des yeux son « protégé » en attendant qu’il se lève. A moins qu’il ne soit en retard lui aussi. Ce qui ferait une sacrée équipe...


Dernière édition par le Mer 23 Jan - 20:27, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [Flash-Back] Always in my heart [ Josh - Sharon ]   [Flash-Back] Always in my heart [ Josh - Sharon ] EmptyDim 20 Jan - 0:13

Les mots du doyen giflèrent Sharon avec une violence inouïe. Elle aurait hurlé de douleur si elle avait été seule. En réalité, son être entier hurlait, criait, se débattait, en proie à la pire des tortures. Elle avait imaginé ce nom, il n’avait pas pu le prononcer, c’était tout simplement impossible. Non, il n’avait pas pu le dire, pour la pure et simple raison que le seul Josh Stanford qu’elle connaissait devait être dans une Université du Kansas. Ou pas dans une université, d’ailleurs. En étude de psycho encore moins. Non, ça ne pouvait pas être lui. C’était impossible. Ou elle avait tout bonnement rêvé. Voilà, son inconscient lui avait joué des tours. Ce serait un bon sujet de thèse, d’ailleurs. Elle avait pensé à lui, inconsciemment, elle avait imaginé qu’il surgissait, comme à chaque fois qu’elle se sentait en danger. Comme maintenant. Ces mecs, elle ne les sentait pas. Enfin, y avait-il des mecs qu’elle sentait ? Oui le boutonneux, là-bas, qui venait de piquer un fard quand elle avait croisé son regard. Lui n’était pas dangereux. Et si elle ne s’était pas sentie en danger, jamais elle n’aurait inconsciemment fait appel à lui. Jamais elle n’aurait entendu son nom. Ou plutôt, crut entendre son nom. Oui, elle avait tout simplement halluciné, il n’y avait pas d’autre explications plausible, pas vrai ? Ah oui ? Alors, pourquoi quand elle leva les yeux vers l’estrade pour connaître l’identité de la personne qu’elle avait assimilé à Josh, et à qui elle devrait de plates excuses mentales. Son regard balaya donc les élèves pour voir la personne qui venait de se lever. Et là, elle dut fortement resserrer ses mains sur ses genoux pour éviter de hurler.

Parce que c’était lui. De ses cheveux noirs ébourrifés et encore mouillés au bout de ses chaussures, en passant par ses grands yeux sombres plein de vie, à ses fringues … qui détonnaient avec celles des autres. Mais avec une classe sans pareille, toujours. Même si son jean faisait tache parmi les pantalons bien repassés et que sa chemise était constellée de taches d’eau. C’était lui. Josh Stanford. Son frère. Son inconscient ne lui avait pas joué de tours. Il était là.

Sa première pensée fut de se lever et de s’enfuir en courant. Pour aller hurler, pour aller pleurer, pour aller donner des coups dans le premier objet qui serait à portée de mains. Pour extérioriser sa douleur, sa souffrance, pour maudire le destin, pour les maudire, eux, là-haut, qui semblaient prendre un malin plaisir à lui pourrir l’existence ! Mais enfin, merde quoi ! Elle n’avait pas assez souffert comme ça, non, il lui fallait ça en plus ? Elle avait violemment été arrachée à son ancienne existence, apprenant qu’elle ne pourrait plus jamais vivre avec les siens, ni même les revoir, que c’était trop dangereux pour elle, qu’il fallait qu’elle se détache de sa vie d’avant … Elle avait énormément souffert de sa transformation. Physiquement, d’abord. Mais psychologiquement, ensuite. De savoir qu’elle ne reverrait jamais sa famille. Comme s’ils étaient morts tous d’un coup. Non, en fait, techniquement, c’était elle qui était morte. Sauf qu’elle avait du faire son propre deuil. Personne ne peut exiger ça d’un être humain. Sauf qu’elle n’était même plus un être humain. Elle n’était … plus rien. Elle avait pleuré, des nuits et des jours entiers, alors que ses souvenirs de sa vie d’avant revenaient à elle, avec autant de force qu’elle n’en mettait à les refouler. L’obsédant. Lui faisant perdre la tête. La brisant à petit feu. Ses parents. Ses amis. Mais surtout, lui. Personne n’avait très bien compris pourquoi ces deux-là étaient aussi proches. Même pas eux. C’était comme ça, un point c’était tout, et ils ne voulaient pas savoir pourquoi. Il était à la fois son grand frère, son plus précieux confident et son meilleur ami. Le centre de sa vie, en quelque sorte. Ils passaient de longues heures à discuter, régulièrement, ils passaient énormément de temps ensemble, elle le traînait dans des magasins pour faire du shopping, elle assistait à ses matchs de base-ball … Jamais l’un sans l’autre. Il était toujours là pour elle. Sauf ce jour-là. mais elle ne l’avait jamais blâmé pour ça. Il était chez sa petite amie. Et n’avait sans doute pas vu l’heure passer. Elle l’adorait, tiens, sa petite amie. Une fille très bien. Mais il ne devait plus être avec .. Oh, oui, elle s’attardait sur un détail sans grande importance. Mais il fallait qu’elle pense à autre chose où elle allait exploser. Ou mettre vraiment son plan à exécution et partir en courant.

Cependant, pouvait-elle vraiment penser à autre chose, alors qu’il était là, juste en face d’elle, son dossier à la main ? Elle bénit les Denali d’avoir insisté pour qu’elle s’inscrive sous leur nom à l’Université. Comment aurait-il régit en voyant son nom ? Heureusement qu’elle avait beaucoup changé lors de sa transformation. Oui, parce que Sharon, à cet instant précis, prit une grande décision : il ne devrait jamais savoir qui elle était vraiment. Même si elle mourrait d’envie d’ignorer que tout avait changé, de franchir les quelques mètres qui les séparaient et se blottir dans ses bras, comme elle le faisait avant. Elle ne le devait pas. elle ne le pouvait pas. et c’était ce qui la déchirait. Elle avait compris, accepté même le fait qu’elle ne puisse plus revoir sa famille. Elle pensait être partie assez loin, avoir suffisamment mis de distance entre eux pour ne pas avoir à souffrir de cette barrière invisible. Et voilà qu’il était dans la même Université qu’elle. Non, pire, voilà qu’il avait été désigné comme étant son tuteur. Qu’elle allait devoir supporter non seulement de le voir, mais en plus de lui parler, régulièrement, d’avoir une relation en quelque sorte « privilégiée » avec lui. Devoir le côtoyer régulièrement, en jouant un rôle. En faisant comme si elle ne le connaissait pas. faisant comme si elle ne l’avait jamais vu. Comme si son cour n’était pas en mille morceaux à cet instant précis. D’ailleurs, il fallait peut-être qu’elle se décide à bouger, à faire quelque chose, parce que cela faisait maintenant un petit moment que le doyen avait prononcé son nom. Leurs noms. Il fallait qu’elle se bouge. Maintenant. Non, elle ne pouvait pas. Son corps entier protestait, crispé pour qu’elle ne défaille pas, que son masque ne tombe pas, soutenant l’effort de volonté surhumain qu’elle accomplissait en ce moment même. Comme si son être entier faisait barrage à la réalité. Allez, elle n’avait qu’à rester assise, là, prétendant ne pas être Sharon Stanford. Personne ne connaissait son visage, si ? Enfin si, il était dans son dossier, donc si on l’ouvrait … Non, et puis il la chercherait sûrement le jour de la rentrée … Pour savoir pourquoi elle n’était pas venue. Et c’était là qui se rendait compte qu’en fait, si, elle avait été là. les inévitables questions. Pourquoi ne s’était-elle pas présentée ? Oh, bon sang, bon sang, pourquoi s’acharnait-on contre elle ? Qu’avait-elle fait pour mériter ça ? Rien, pourtant, elle s’était juste contentée de vivre sa petite vie bien tranquille d’adolescente des plus normales. Elle ne fumait pas, elle ne buvait que raisonnablement en soirée, elle ne s’était jamais prostituée, elle n’avait tué personne, elle n’avait jamais fait de mal à personne ! Alors pourquoi, pourquoi ?

Des murmures commençaient à se faire entendre. Mais Sharon ne savait pas très bien si c’était dû au fait qu’elle ne s’était pas levée ou au fait que Josh soit positivement et en toute objectivité, magnifique ? Sans doute la deuxième possibilité, parce que le doyen ne s’impatientait pas. Cela voulait dire que ç’avait duré peu de temps, ce déchirement total, cette envie de s’enfuir ? Tout ça lui avait semblé des siècles, à elle. Des siècles d’effondrement pour ce qu’elle avait mis si longtemps à reconstruire. Mais justement, il fallait qu’elle se lève. Maintenant. Tant que personne n’avait remarqué son trouble. Personne ne le devait. Elle devait laisser ses états d’âme ici, sur cette chaise. Sinon, ça risquait de devenir dangereux, très dangereux. Se lever …oh, elle n’en avait pas le courage. Si, allez, il le fallait, il n’y avait pas d’autre choix. Elle avala difficilement sa salive, et, d’une main ferme, qui aurait dû être tremblante mais qu’elle contrôla avec une maîtrise impeccable, elle attrapa son sac, le mit délicatement à son épaule, se leva, dépliant ses longues jambes, faisant baver du même coup les mecs qui avaient encore les yeux posés sur elle, envoya ses cheveux derrière son épaule d’un simple mouvement de tête, éblouissant ceux qui ne la regardaient pas encore, se fraya un passage de sa démarche gracieuse et féline jusqu’à l’allée qu’elle remonta avec élégance, plus mannequin naturel remontant une allée d’un podium que condamnée montant à l’échafaud, ce qu’elle était intérieurement. Il fallait qu’elle arrête. De repenser à tout ça. Qu’elle considère juste … comme un simple humain. Comme si c’était possible. Il fallait quelque chose pour la distraire, et rapidement. Et, justement, des sifflets admiratifs se firent entendre. Et bien, il y en avait qui n’avaient vraiment peur de rien. Elle se contenta de sourire, puis, imitant les autres, elle monta sur l’estrade salua le doyen d’un gracieux signe de tête, doyen qui ne savait plus visiblement comment il s’appelait (oui, elle faisait même de l’effet aux plus âgés, c’était dire … de plus, le bruit courait que le doyen adorait les jeunes étudiantes, si vous voyez ce que je veux dire …), et finalement, Lui fit face. Bon sang. Sourire. Vite. Elle accrocha fortement celui qu’elle avait pour ne pas le perdre, et finit par lui adresser un léger signe de tête.


Enchantée …
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MessageSujet: Re: [Flash-Back] Always in my heart [ Josh - Sharon ]   [Flash-Back] Always in my heart [ Josh - Sharon ] EmptyDim 27 Jan - 1:03

Pendant un instant, il avait cru que l’étudiant dont il avait la charge n’était pas présent. En effet, il y avait eu quelques secondes de flottement entre le moment où le doyen avait appelé le « couple » tuteur/étudiant et celui où Josh avait atteint l’estrade devant laquelle il devait accueillir l’étudiant de première année qui lui avait été affecté, comme Pete le lui avait indiqué par de grands signes de bras, provoquant un froncement de sourcils exaspéré chez le sexagénaire. Et durant tout ce temps, personne n’avait bougé. Certains rares impatients avaient commencé à se tordre le cou pour essayer d’apercevoir la personne en question, mais personne ne se levait. D’autres avaient leurs yeux fixés sur lui, sans qu’il ne sache réellement pourquoi. Ah, si, peut-être parce qu’il n’avait rien de commun avec les autres tuteurs présents. Il n’était pas aussi bien habillé, ni aussi bien présenté, c’est vrai qu’il faisait tâche au milieu de tous ces gens sapés comme s’ils se rendaient à un enterrement. A côté, il ressemblait plus aux jeunes à peine sortis du lycée qui le dévisageaient. Et puis si on voulait être honnête, il paraissait plus vieux que les autres troisième année de quelques années. Déjà, parce qu’il était plus vieux. Contrairement à la plupart de ses camarades, deux ans de sa vie d’étudiant avaient été perdus dans la nature alors qu’il faisait le tour du pays. Et enfin, s’il paraissait plus âgé, c’était parce que son visage était marqué par une certaine dureté, une maturité évidente due aux épreuves qu’il avait eu à traverser. Epreuves auxquelles il devait s’efforcer à ne pas penser. Même si chaque jour était aussi difficile à endurer que le précédent, et sans doute autant que le suivant. Mais il ne pouvait pas se permettre de craquer. Déjà parce qu’il était en public. Et ensuite parce que s’il craquait ne serait-ce qu’une seule fois, il ne pourrait plus continuer. Alors il s’interdit de laisser son regard partir dans le vague de la mélancolie et balaya la salle des yeux, priant presque (j’ai dit presque) pour que la personne qui lui était affectée se lève incessamment sous peu.

Si Dieu existait, ce dont Josh doutait fortement, il fallait croire qu’il l’avait entendu. Car à cet instant précis, une éblouissante chevelure dorée surpassa la masse d’étudiants et une silhouette se distingua clairement du reste de la pièce. On avait l’impression que le reste du monde était dans la pénombre alors que la jeune fille était en pleine lumière. C’était bien simple, on ne voyait qu’elle. Et ce n’était pas seulement dû au fait qu’elle venait de se lever. Il y avait quelque chose chez elle qui attirait l’œil. Un degré de perfection comme il n’en avait jamais vu auparavant. De longues jambes révélées de façon suggestive par une minijupe, une peau de lait qui ferait rougir de jalousie n’importe quelle poupée de porcelaine, de grands yeux mordorés brillant d’une étincelle particulière et de longs cheveux blonds. Elle était magnifique. Mais allez savoir pourquoi, Josh ne se sentait pas spécialement attiré par elle, pas au sens où les plus obsédés d’entre vous comprennent ce mot. Peut-être parce qu’elle l’attirait d’une toute autre manière... D’une manière qui faisait que si ses yeux à lui brillaient, ça n’était pas dû à la lumière. Il lui fallut se mordre violemment l’intérieur de la joue pour se rappeler qu’il y avait du monde autour d’eux et ravaler les larmes qui lui étaient montées aux yeux. Il venait pourtant tout juste de s’interdire d’y penser. Mais à l’instant même où il avait posé ses yeux sur cette fille, toute une vague de souvenirs l’avait submergé et il n’avait pas pu contrôler les sentiments qui s’étaient déclenchés en lui. Elle lui ressemblait tellement... A Elle. Il se refusait à penser son prénom. Il ne tiendrait pas sinon. Mais sa silhouette, les traits de son visage, le sourire crispé qui s’étendait sur ses lèvres comme si quelque chose n’allait pas... c’était tellement Elle. En plus parfait. Mais quand même... Il n’arrivait pas à comprendre totalement ce qui frappait tant dans sa ressemblance avec cette fille, mais elle avait un quelque chose, c’était indéniable, qui lui avait appartenu. Et c’était plus que perturbateur.

Comme dans un rêve, le monde autour de lui était flou, imprécis, inutile et inintéressant. Comme dans un rêve, il traîna des pieds jusqu’à l’estrade, monta les quelques marches qui le séparaient du doyen, qui semblait avoir à nouveau douze ans, intimidé par une belle jeune fille, mais il ne s’en aperçut pas. Comme dans un rêve, il avait à la fois l’impression que rien n’était réel et qu’il était aux bords du réveil, et l’envie d’y croire, plus que tout et de ne jamais devoir retrouver la réalité. Comme dans ses nombreux rêves, il avait l’impression d’être en face de la seule personne qui comptait pour lui. Mais contrairement à ses rêves, elle n’était pas la petite brune aux yeux bruns devant laquelle il s’effondrait en excuses à chaque fois. Malgré la jeunesse de ses traits, elle n’avait plus rien d’une adolescente. Et malgré ce que son imagination s’évertuait à lui faire croire, ils se trouvaient bel et bien dans la réalité. Une réalité dans laquelle Elle n’avait plus sa place. Une réalité sur laquelle il devait se concentrer de toutes ses forces pour l’instant. Il devait faire bonne figure. Il ne devait pas craquer. Ce n’était pas Sharon. La simple pensée de son prénom le percuta de plein fouet et une ombre passa dans ses yeux, en contraste avec son teint devenu livide. Il n’avait pas prononcé son nom, même dans sa tête, depuis tellement longtemps... Il se l’était toujours refusé, se sentant tout bonnement incapable d’y survivre. Et il devait survivre. C’était la punition qu’il s’était infligée pour avoir failli à son devoir et l’avoir perdue. Mais là... Il était tellement perturbé, sans tout à fait comprendre pourquoi elle l’intriguait à ce point, qu’il avait baissé sa garde. Ce qui rendait sa situation plus difficile encore. Il fallait qu’il tienne, qu’il ne flanche pas. Il n’en avait pas le droit.

Combien de temps s’était-il écoulé ? Une éternité. Une vie d’immortel. C’était du moins l’impression qu’il avait. Mais pourtant, quelques secondes à peine séparaient le moment où elle s’était levée de celui où elle l’avait rejoint auprès du doyen, qui soit dit en passant, bafouillait ridiculement le nom du couple tuteur/étudiant suivant. Josh avait à peine réussi à reprendre le contrôle quand son
« Enchantée » le cloua sur place. Même leurs voix étaient similaires... Mais non, ça devait être un effet de son imagination tordue et morbide. Oui, voilà, il avait dû halluciner, comme quand il avait cru que la ressemblance entre cette fille et Elle était flagrante... Non, pour ça, il ne pouvait pas se mentir. Mais il essayait malgré tout de se faire croire ce qui était le plus facile à accepter. A savoir, que ça faisait quatre ans, que les souvenirs devaient probablement commencer à se flétrir dans sa mémoire, s’érodant avec le temps, et que les images n’étaient plus très claires. Même si c’était un mensonge pur et dur. Il voulait y croire, parce que c’était plus simple comme ça. Et moins douloureux. Prenant donc sur lui, il lui répondit par un étirement de lèvres de voulant ressembler à un sourire et un signe de tête, faute de pouvoir parler, sa voix étant restée coincée au fond de sa gorge. L’invitant d’un signe à le suivre, il descendit l’estrade et sortit de la salle de conférence, non sans avoir levé les yeux au ciel en voyant le sourire débile et les pouces levés de Pete.

Le trajet se fit dans un silence religieux. Il s’était pourtant promis d’engager la conversation pour mettre son élève à l’aise, mais c’était avant d’avoir eu ce choc inexplicable et inexpliqué qui avait suivi le moment où il avait posé les yeux sur elle. Peut-être pourrait-il demander au doyen de changer d’étudiant ? Mais qu’est-ce qu’il allait lui donner comme excuse ? « Cette fille ressemble étrangement et morbidement à ma sœur décédée il y a quatre ans et ça me donne envie de crever tellement ça fait mal » ? De quoi aurait-il l’air ? Non, il ne pouvait décemment pas faire ça. Il allait tout simplement falloir qu’il s’y fasse, qu’il prenne sur lui et qu’il gère la situation. Il trouvait toujours un moyen. Même si cette fois-ci, tous les points de repère qu’il avait acquis semblaient dispersés aux quatre vents. Alors qu’ils arrivaient à la hauteur de la salle qui leur avait été affectée, une rouquine d’une vingtaine d’années se planta soudainement devant lui, mains sur les hanches, le fusillant du regard.


Josh Stanford, tu as intérêt à avoir une bonne raison pour justifier le lapin que tu m’as posé hier soir ou ça va barder pour ton matricule !
Pas maintenant Amy, c’est pas le moment...
C’est jamais le moment avec toi, c’est bien ça le problème.
Amy, je suis occupé là...
Attends, c’est quoi ça ?

« Ça » pouvait être traduit par « la bombe atomique qui te colle comme la vérole sur le bas-clergé ». Josh soupira d’exaspération. Il ne chercha même pas à lui demander de s’excuser auprès de la jeune fille, il n’avait même pas la force de croiser son regard.

C’est ce que j’essaie de te dire, je suis occupé. Le tutorat.
Oh... Dans ce cas... Désolée... Appelle-moi.
Ouais, à plus.

Mettant incérémonieusement fin à la conversation, il incita Amy à s’en aller d’un regard et ouvrit la porte de la salle. Puisant au fond de lui-même pour y trouver le courage nécessaire, il se retourna enfin vers la jeune fille avec un regard d’excuse et l’invita à entrer. Refermant la porte derrière eux, il s’installa derrière le bureau et lui fit signe de prendre place en face de lui. Et il ouvrit enfin le dossier pour prendre connaissance de son nom.

Alors, Denali Sha... Il n’arrivait pas à y croire. ... Sharon, c’est bien ça ?

Pitié, qu’elle lui dise que non. Il n’arrivait pas à croire qu’elle s’appelait aussi comme elle. Il n’arrivait pas à croire qu’il avait réussi à prononcer son prénom sans mourir sous l’effet de la douleur.
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MessageSujet: Re: [Flash-Back] Always in my heart [ Josh - Sharon ]   [Flash-Back] Always in my heart [ Josh - Sharon ] EmptySam 2 Fév - 13:17

Mourir, elle le souhaitait de toutes ses forces. Mais elle ne le pouvait pas. C’était rageant, quand tant d’hommes souhaitaient vivre et ne le pouvait pas, elle, elle souhaitait rejoindre les abysses profondes de l’enfer auquel elle était promise, et elle ne le pouvait pas plus. sans doute était-ce ce que l’on appelait la justice universelle, mais elle ne goûtait pas à sa soit-disant beauté. Il n’y avait aucune justice en ce bas-monde, sinon, il n’y aurait pas des enfants trimant alors qu’ils devraient aller à l’école, il n’y aurait pas des filles en bas âge obligées de se prostituer, il n’y aurait pas de riches très riches et de pauvres très pauvres. Il semblait égoïste de pleurer sur son sort alors qu’il y avait en effet tant d’injustice dans le monde, de gens qui n’avaient demandé qu’à vivre et se trouvaient dans des situations désespérées sans espoir d’en sortir, mais que voulez-vous, l’être humain est ainsi fait. Et, même si elle n’était pas pauvre, même si elle n’était pas obligée de se prostituer, elle trouvait, à raison, que la vie avait été injuste avec elle. Et elle voudrait que celle-ci répare son injustice en la laissant tout simplement mourir. La mort, ça devait être une sacrée belle aventure. Elle voulait juste reposer en paix et qu’on lui fiche éternellement… la paix aussi. Ce n’était pas la première fois qu’elle souhaitait mourir, et ce n’était pas non plus la première fois que son vœu n’avait pas été exaucé. Après qu’elle ait été … abusée, dirons-nous, et laissée pour morte, elle avait prié de toutes ses forces pour qu’il en soit ainsi. Mais pas du tout. Quand elle avait senti la douleur fulgurante s’ajouter çà celle du poignard et des coups, à la tristesse sans nom, à la douleur morale, elle avait supplié le ciel de la laisser partir. Une fois de plus, raté. Quand elle avait compris ce qu’elle était, idem. Elle avait essayé de se couper les veines. Sans résultat. Quand elle avait compris qu’elle ne pourrait plus jamais revoir les siens. Là avait sans doute été sa demande la plus fervente, la plus ardente. Disparaître de la surface de la terre, puisque de toute façon c’était comme si elle était morte. Mais elle ne le pouvait pas. et là. quand elle avait croisé son regard. Quand elle avait compris que ce n’était pas un effet de son imagination. Quand elle s’était rendue compte que le destin s’acharnait une fois de plus contre elle. Et là, alors qu’elle se tenait en face de lui, et qu’il ne disait rien, les yeux fixés sur elle. Elle voulait mourir.

On ne pouvait pas avoir aussi mal, ça devrait être tout simplement interdit. Sans doute n’avait-elle, malgré son passé tumultueux, jamais éprouvé un tel degré de souffrance. Souffrance parce qu’Il était là, devant elle, et qu’elle ne pouvait lui dire qui elle était. Parce qu’il lui avait tellement manqué que la douleur lui donnait des vertiges. Parce que cela remuait plein de souvenirs, si heureux, qui lui donnaient presque les larmes aux yeux. Parce qu’elle sentait sa chaleur, son parfum, qui l’avait toujours rassurée, petite, et qu’elle ne pouvait même pas se blottir dans ses bras pour en profiter, même pas une seule fraction de seconde. Parce qu’un mur invisible les séparait, et qu’elle ne pouvait pas le briser, qu’elle n’en avait pas le droit, pour sa sécurité à lui. Parce que maintenant, le lien qui unissait leurs sorts avait définitivement été rompu, tel le cordon ombilical à la naissance. Ah oui, alors pourquoi se retrouvaient-ils face à face ? Une épreuve de plus que lui infligeait les cieux ? Elle avait mal, mais ne pouvait s’empêcher de le contempler, de le dévorer des yeux, aussi discrètement que faire se pouvait, de noter chaque trait, de rapprendre ce visage par cœur. Comme si elle avait pu l’oublier. Mais il avait changé, c’était indéniable. Chaque petit détail qu’elle relevait lui arrachait le cœur. C’était un jeune homme magnifique, qui devait faire tourner la tête de pas mal de filles, aux traits agréables, aux cheveux toujours aussi en bataille, et aux grands yeux sombres. Même si sa tenue détonnait pour le moins de celle des autres tuteurs, il n’en demeurait pas moins rempli de classe, de charme, qu’aucun des autres ne pouvait prétendre avoir. Mais, au-delà de ces détails familiers, qui la blessaient cruellement, il y avait autre chose, qui la déchirait. Ses traits étaient légèrement plus durs que la dernière fois qu’ils s’étaient vus, il y avait des années de ça. Et les traits de quelqu’un qui avait trop pleuré, ou trop serré les mâchoires pour contenir sa douleur. Et ses yeux … les yeux sont le reflet de l’âme, disait-on. Et bien, ses yeux avaient une légère touche juste au fond de leur regard, quelque chose qui n’était sans doute identifiable que si on y faisait réellement attention. S’il l’on regardait, juste comme ça, on pouvait dire qu’il avait un regard très mûr et très adulte pour son âge. Mais si on y regardait d’un peu plus près, ou si, comme Sharon, on savait très bien ce que c’était, on se rendait alors compte que c’était l’étincelle de celui qui avait vécu sa part de malheur pour une vie entière. De celui qui a vraiment trop souffert. De celui qui a passé un temps certain à pleurer, à chercher, de façon déterminée, une issue à un cauchemar profond. Et ça, c’est ce qui finit d’achever la jeune femme.

Non, c’était inexact. Elle croyait que ça l’avait réduite à néant, mais quelque chose, juste un léger détail, la fit descendre encore plus bas. Il ne la regardait pas comme les autres. Ce n’était pas une question d’orgueil, ni de vanité, et sincèrement, ça ne la dérangeait pas que Josh ne la détaille pas comme tous les autres qui avaient les yeux rivés sur elle, qui sur sa plastique parfaite, qui sur son sourire éclatant, qui sur ses yeux incroyables, qui sur sa chevelure dorée. Simplement, il aurait dû le faire. Aucun homme normalement constitué n’était capable de résister (homme, pas vampire, s’entendait), et elle le savait. Aucun représentant de la gent masculine humaine ne pouvait lui rester indifférent, juste poser les yeux sur elle deux secondes et s’en détourner après. Elle le savait. D’un simple battement de cils, elle faisait fondre même les plus résistants, d’un mouvement de cheveux, elle faisait fantasmer même le plus coincé des intellos du coin. Le regard que les hommes, de tout âge d’ailleurs, il n’y avait qu’à voir le doyen, posaient sur elle, elle le connaissait par cœur, ce mélange de fascination, de désir, avec plus ou moins de perversité selon les individus. Mais lui, il ne la regardait pas comme ça. Comme s’il avait deviné qui elle était. ce qui était impossible, bien sûr. Et pourtant, si. Il n’y avait aucune réelle envie dans ses yeux, rien du tout qui prouvait qu’il la trouvait désirable, ce qui aurait indéniablement dû être le cas. Mais rien. Et ça, ça la bouleversait plus que tout le reste, si, parfaitement, c’était possible. Avait-il fait le rapprochement avec … elle ? Certes, elle avait beaucoup changé, physiquement, lors de sa transformation, et évolué aussi. Cependant, peut-être y avait-il encore trop d’elle en elle, ce qu’on lui avait reproché en temps que vampire. Et là, elle ne pouvait qu’être d’accord. Mais être une autre, elle ne l’avait jamais voulu. Elle voulait rester elle. Seulement, là, elle se rendit compte que ce n’était plus possible. Perdue était un faible mot, elle était ravagée, complètement à l’ouest. Et pourtant, rien ne paraissait, sur son visage d’ange, illuminé de son éblouissant sourire. Elle ne savait plus quoi faire. En tous cas, maintenant qu’elle était là elle n’avait plus vraiment le choix.

Cependant, quand il lui fit signe de la suivre en descendant de l’estrade, elle eut la soudaine impulsion de se retourner, de partir plus vite que la lumière elle-même, de sauter dans sa voiture, de rouler à tombeau ouvert jusqu’à l’aéroport le plus proche, de prendre le premier avion pour l’Italie, d’aller chez les Volturi et de les supplier de la détruire. Et, au besoin, de faire n’importe quoi qui puisse les y contraindre. Sauf attaquer des humains. Mais s’enfuir, partir, et accueillir la fin de son existence à bras ouverts. Elle ne pouvait pas rester là, accepter ce tutorat et côtoyer son propre frère tous les jours ou presque, sans qu’il sache qui elle était, ou, justement, le sachant ou en ayant une vague impression, un vague soupçon. Et s’il finissait par comprendre ? S’il découvrait son secret ? Il fallait qu’elle parte, maintenant. Ça semblait être la meilleure chose à faire. Dans les couloirs, ce serait sans doute plus simple, il y aurait moins de monde, pas de témoins. Mais … alors qu’elle le suivait, elle se dit que ce n’était pas la solution. Elle aurait dû partir tout de suite. Parce que si réellement il avait fait le rapprochement, ce qui était probablement hypothétique, et qu’elle disparaissait, il allait avoir en quelque sorte la confirmation de ce qu’il pensait. Et il la chercherait. Et tomberait sur les vampires. Qui se feraient une joie de détruire ce gêneur. A cette pensée, son être entier frémit. Mais oui, pourquoi Josh était-il à Juneau, loin de son Kansas natal, si ce n’était pas pour les vampires ? Il avait toujours été fasciné par « ces choses-là », ce qui faisait bien rire Sharon de son vivant. Mais qui, à cet instant précis, ne la faisait plus rire du tout. Elle n’avait pas le choix. Il fallait qu’elle reste. Et un contact permanent avec lui semblait même être indispensable. Il fallait qu’elle s’assure qu’il ne les trouve jamais. Il pourrait avoir de gros ennuis. Ces conclusions pouvaient paraître hâtives ? Sharon connaissait Josh par cœur. Et elle était sûre de ce qu’elle avançait. Et, même détruite, même balayée, même si l’idée d’un repos éternel la tentait de plus en plus, elle ne pouvait pas. pour lui. Il l’avait toujours protégée avant sa transformation. Maintenant, les rôles allaient être inversés, quoi qu’il lui en coûte.

Suivant le fil de ses réflexions, elle n’avait pas remarqué par où ils étaient passés, et faillit rentrer dans Josh quand il s’arrêta. Elle se reprit au dernier moment, se stoppant à temps juste derrière lui, et regarda par-dessus son épaule, se demandant ce qui se passait. Ses yeux tombèrent sur une jeune rouquine, plutôt jolie, qui semblait en pétard. Soudain attentive, délaissant les pensées qui lui tordaient les entrailles et les déchiquetaient, elle suivit la conversation et comprit qu’il s’agissait visiblement de la petite amie de Josh. Elle se fit la réflexion intérieure que Jude étaient au moins mille fois mieux. Mais bon … Elle apprit pas mal d’autres éléments, comme le « ce n’est jamais le moment avec toi ». i l avait changé, alors de ce point de vue-là. normal, sans doute, mais cela porta un nouveau coup au moral de Sharon, qui s’en tenait pour personnellement responsable. Aussi ne broncha-t-elle pas quand la fille s’intéressa à elle, parlant en termes peu flatteur avec une expression de dégoût, mais surtout d’envie très visibles. Ce n’était pas la première fois qu’elle se faisait assassiner du regard de la sorte. Et elle n’en avait vraiment rien à faire, compatissant juste pour cette pauvre fille, délaissée, dont elle comprenait la réaction, même si elle était stupide. Elle lui adressa même un petit sourire compatissant quand Josh ouvrit la porte d’une salle qui se trouvait là, même si elle ne lui répondit que par le pur et simple mépris, avant de tourner les talons. Aucune importance. Elle se tourna de nouveau vers son frère, captant son regard d’excuse. Son être hurlait de douleur, mais elle leva une épaule, avec un sourire indulgent :


Il n’y a pas de mal …

Elle le suivit dans la salle, et s’assit sur la chaise qu’il lui présenta, en face de lui. Essayant d’avoir l’air décontractée, elle posa son sac à terre, joignant ses mains sur sa mini-jupe, et le regarda.


Alors, Denali Sha... Sharon, c’est bien ça ?

Il avait buté sur son prénom. Ses pires craintes se trouvèrent confirmées. Il avait fait le rapprochement. Non, c’était peut-être juste qu’il n’aimait pas prononcer son prénom … Oui, bien sûr, l’espoir faisait vivre après tout. Ses mains se crispèrent imperceptiblement, et son sourire eut du mal à rester en place.

C’est bien ça.

Il fallait qu’elle dise quelque chose, vite, qu’ils s’éloignent de cette histoire de prénom. Et dire qu’elle avait faillit s’inscrire sous le nom de Stanford … On avait évité la catastrophe. … enfin, minimisé la catastrophe.

Ce sera ma première année dans un établissement scolaire, j’ai toujours suivi des cours par correspondance, et c’est pour cela que j’ai décidé d’accepter cette proposition de tutorat.

En fait, c’était surtout pour essayer de se fondre dans la foule, même si, au vu de « l’accueil » qu’elle avait eu, ç’allait être difficile. Un autre duo tuteur- élève venait d’entrer dans la salle, mais Sharon ne leur prêta pas attention sur le moment, trop occupée à faire bonne figure et à ne rien laisser paraître.
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MessageSujet: Re: [Flash-Back] Always in my heart [ Josh - Sharon ]   [Flash-Back] Always in my heart [ Josh - Sharon ] EmptyJeu 28 Fév - 1:46

Mourir. Tout simplement ne plus exister. Ne plus respirer, ne plus penser, ne plus ressentir. Ne plus se souvenir, ne plus savoir. Avoir envie de mourir. Ne plus vouloir tout ça. Ne plus vouloir avoir conscience de rien. Ne plus être et ne pas s’en rendre compte, tout simplement parce qu’il n’y a plus personne pour se rendre compte de quoi que soit. Rares sont ceux qui ont réellement désiré qu’une telle chose leur arrive. Rares sont ceux prêts à mourir avant l’heure. Et pourtant, Josh Stanford faisait partie de ceux-là. La chose qu’il désirait le plus au monde, du plus profond de son être, c’était justement de ne plus être. Et malgré cela, il se levait tous les matins et se couchait tous les soirs, et entre ces deux instants, il respirait, il pensait, il ressentait, il se souvenait, il savait. Et il n’y avait rien de plus douloureux. Rien ne lui donnait plus envie de mourir que de se savoir en vie. Et malgré tout, il continuait. Pas par lâcheté, pas par peur de mourir. Au contraire, au stade auquel il se trouvait, son désir avait largement surpassé sa peur. Non, s’il refusait de se laisser sombrer, c’était déjà parce qu’il ne pouvait pas descendre aussi bas que ce qu’il était descendu, et ensuite parce que rester en vie et souffrir était bien pire que la mort, et ça, c’était sa punition. Sa punition pour avoir failli à son rôle, pour avoir échoué. Pour ne pas avoir su réaliser l’ambition de toute sa vie. Pour ne pas avoir su la protéger comme il aurait dû. Jamais il ne pourrait se pardonner cet échec. Quand vous avez une ambition et que vous échouez dans sa mise en œuvre, tout ce qui pouvait exister autour de vous perd son sens et son intérêt. Vous n’en avez franchement plus rien à foutre des gens qui vous entourent et qui vous aiment, de tout ce qui vous reste. Tout ce qui importe, c’est ce que vous avez perdu, ce que vous êtes incapable de changer. Et le manque, la déception, la haine que vous éprouvez envers vous-même, tout ça peut vous faire aller très loin. Vous faire faire d’énormes bêtises. Vous faire devenir inconscient. Vous donner envie de mourir. Mais vous donner encore plus envie de vous punir. Et là encore, ça peut aller loin. Et pour Josh, s’obliger à vivre était le pire des châtiments qu’il pouvait s’infliger. Bien pire que la mort. Chaque respiration, chaque battement de cœur, chaque clignement d’yeux, était plus douloureux encore que si on avait enfoncé une lame mal aiguisée dans la plaie béante qu’il était devenu. Et c’était ce qui le faisait tenir. De se dire qu’il ne faisait pas ça pour rien mais pour se détruire de l’intérieur, ce qui était devenu son but premier.

Mais malgré tout, il arrivait souvent que l’envie de mourir dépasse celle de se faire souffrir. Comme la fois où il avait failli avaler le triple de la dose de somnifères recommandée. Si Pete n’était pas entré dans la pièce à ce moment-là, il n’aurait pas hésité. Comme la fois où il avait fait une embardée avec sa voiture et qu’il était allé s’écraser dans un ravin après quelques tonneaux. Il avait passé quelques jours à l’hôpital et les médecins avaient dit qu’il avait eu de la chance de n’avoir que quelques côtes cassées et un bras dans le plâtre. Comme la fois où il s’était un peu trop penché à un balcon et qu’il avait manqué de tomber. Il avait prétendu devant la personne qui l’avait rattrapé qu’il n’avait pas fait exprès, qu’il essayait de mieux voir quelque chose, mais ça n’était pas tout à fait vrai. Comme aujourd’hui... alors qu’il venait de prononcer son prénom, pour la première fois depuis plus de quatre ans. Et que la douleur était trop intense, trop déchirante, pour envisager de pouvoir vivre après ça. Respirer était une épreuve trop difficile, entendre son cœur battre faisait trop mal, rien que le fait de savoir qu’il existait lui était insupportable. C’en était malsain. Sa seule présence sur cette planète alors que sa sœur n’en faisait plus partie était malsaine. Et comme si le fait qu’il se torture à longueur de temps ne suffisait pas, on avait décidé de remuer le couteau dans la plaie. Mais qui « on » ? Ça faisait bien longtemps que Josh ne croyait plus en Dieu (quatre ans environ...). Il ne croyait pas non plus au destin. Une coïncidence. Une ironique, affreuse, douloureuse, destructrice, dévastatrice coïncidence. Le genre de coïncidence qui vous donne des envies de suicide. Des envies difficilement réprimables.

Parce que cette fille, c’était Sharon. Elle lui ressemblait. Tellement. Ça n’était pas forcément flagrant à première vue, mais Josh connaissait sa sœur mieux que n’importe quelle autre personne sur Terre. Et même après quatre années, durant lesquelles les souvenirs auraient eu le temps de se faner, il arrivait encore à déceler quelques petits détails qui n’avaient appartenu qu’à sa petite sœur. La forme que prenaient les petites rides au coin de ses yeux quand elle souriait. Sa simple démarche. Sa façon de le regarder... Et les différences évidentes, tous les signes qui lui hurlaient que ce n’était pas elle, tout ça semblait insignifiant aux yeux de Josh. Elle était juste trop Elle pour qu’il puisse l’ignorer. Le simple fait de la regarder lui retournait trop le cœur. Le peu de ressemblance était déjà trop. Son instinct était formel. Elle était trop Sharon pour ne pas être Sharon. Et c’était sans doute ça le pire. Le fait qu’elle soit et ne soit pas Elle en même temps. Car elle ne pouvait pas être sa sœur. C’était scientifiquement impossible. Et Josh avait beau ne pas trouver la science extrêmement fiable [je me flagelle pour avoir dit ça], il n’y avait rien de plus concret que la mort. Et il avait beau croire en un certain nombre de choses dont les gens avaient l’habitude de rire, les esprits, fantômes et autres réincarnations n’en faisaient pas partie. Et il se refusait de croire que cette fille, cette pâle imitation de sa petite sœur (oui, elle avait beau être parfaite, elle ne serait jamais aussi bien que la vraie), puisse avoir un quelconque rapport avec la benjamine des Stanford. Parce qu’y croire, ça voudrait dire avoir un espoir. Et ça, c’était hors de question. Il n’y avait plus d’espoir. Il l’avait décidé deux ans auparavant, quand il avait arrêté de parcourir le pays de fond en comble à sa recherche. Sharon était morte. Aïe. Encore. Sharon était morte. Putain ce que ça faisait mal. Encore. Sharon était morte. Il en crevait de douleur mais il allait se le répéter jusqu’à ce que ça rentre. Sharon était morte, Sharon était morte, Sharon était morte. Il leva les yeux vers elle. Sharon... était morte.

Elle lui avait répondu, mais il n’avait pas réellement prêté attention à ce qu’elle avait dit. Ça commençait bien, il faisait un piètre tuteur. En fait, avec n’importe qui d’autre, il aurait été excellent, il le savait. Mais avec elle, c’était différent... parce que c’était Elle... Non, il ne fallait pas qu’il commence comme ça, il ne s’en sortirait plus sinon. Il n’allait pas changer d’étudiant, premièrement, parce qu’il n’avait aucune excuse digne de ce nom à fournir au doyen, et deuxièmement, parce que même s’il en inventait une plausible, il devrait s’expliquer auprès d’elle. Et là... ça serait plus compliqué. Et il refusait de parler de sa sœur. C’était LE sujet tabou de toute son existence. Il n’en parlait jamais avec ses parents, il n’en avait jamais parlé avec Pete, il détournait toujours la conversation quand on lui demandait s’il avait des frères et sœurs... Alors en parler avec une inconnue, ressemblant un peu trop à Sharon qui plus est... non. Et comme si ça ne suffisait pas qu’elle lui rappelle sa sœur à lui donner envie de crever, là, maintenant, tout de suite, sur le champ, elle portait même son prénom. C’était plus qu’une coïncidence. C’était de l’acharnement à la limite du sadisme. Même pas à la limite en fait, c’était du sadisme à l’état pur. Comme s’il ne se punissait pas déjà assez tout seul, en s’obligeant à survivre. Mais en fait, peut-être que c’était ça justement. Peut-être que le simple fait de rester en vie n’était plus suffisant. Peut-être qu’il avait besoin de souffrir encore un peu plus. Oui, ça ne pouvait être que ça. Son subconscient avait besoin de le torturer plus qu’il ne le faisait déjà tout seul et lui jouait des tours en imaginant des liens qui n’existaient pas entre cette Sharon et la sienne. Il n’y avait pas de meilleure explication. Il n’y avait pas d’autre explication tout court. Ça ne pouvait être que ça. Freud l’aurait sans doute mieux expliqué que lui. Mais à ce stade, il doutait qu’un psychanalyste soit efficace, c’était un psychiatre qu’il lui fallait, et la camisole de force qui allait avec. Ça devenait carrément dément. Il était fou, atteint mentalement. Malade. Enfin ça, il le savait, il avait su qu’il deviendrait comme ça à l’instant où il avait appris sa disparition. Mais il ne pensait pas que ça atteindrait ce point. Il pensait mourir avant.

Il fallait qu’il fasse quelque chose. Sauter par la fenêtre était une option qui lui avait traversé l’esprit. Mais sachant qu’ils étaient au rez-de-chaussée, c’était à abandonner. S’enfuir était aussi une éventualité à condition que cela s’ensuive de monter quelques étages et après de sauter par la fenêtre. Ou alors, il y avait accepter la douleur et faire un effort pour rendre la vie de cette fille qu’il ne connaissait pas et qui ne ressemblait probablement pas à Sharon dans la réalité plus facile... Ouais, à choisir, il préférait l’option où il mourait. Mais il ne pouvait pas faire ça. Enfin si, techniquement et intentionnellement, il pouvait tout-à-fait faire ça. Mais il ne pouvait pas lui faire ça. A elle. Ni à Elle. Il n’avait pas le droit de mourir aussi facilement. Quatre ans de punition, ça n’était pas assez. Ça ne serait jamais assez... C’était pourquoi tant qu’il en avait la possibilité, il devait continuer. C’était pourquoi il allait continuer. C’était pourquoi il serra les mâchoires, déglutit difficilement, et croisa à nouveau son regard.


Tu verras, ça devrait bien se p...
Hey ! T’es jamais aux réunions et tu tires le bon numéro. L’injustice règne dans ce monde, t’as vraiment une chance de cocu mec, surveille Amy !

De la chance, ce n’était pas vraiment le mot qu’il aurait utilisé. Pas vraiment non... Et si Pete (car il ne pouvait s’agir que de Pete) savait ce qu’il ressentait en cet instant, ou même juste ce qu’il avait pu vivre, il n’oserait plus jamais prononcer ce mot en la présence de Josh. Soupirant du désespoir de la cause de son ami, il se tourna vers la porte pour y voir Pete dans son encadrement, efflanqué d’un pauvre ado boutonneux à lunettes qui dansait d’un pied sur l’autre, ne sachant pas trop où se mettre. Et comme on le comprenait le pauvre gamin. Il jeta un instant un coup d’œil à la jeune fille en face de lui. Bon d’accord, elle était belle, plus que ça même, mais de là à ce que Pete sorte le grand jeu de « je suis le pote super cool d’un gars déjà pris, regarde-moi, regarde-moi ! » ... Bon okay, n’importe quel mec serait langue pendante devant cette fille, il suffisait de regarder cet abruti et pauvre gosse à côté. Mais... non, Pete exagérait. Et très franchement, c’était limite s’il ne se levait pas pour le calmer à coups de grandes gifles. Pourtant, si on voulait être honnête, elle ne l’attirait absolument pas. Elle avait beau être la fille la plus canon de la planète (et sans doute des planètes alentours aussi), ses hormones ne se mettaient pas à danser la tecktonik comme celles des deux autres là-bas. Alors pourquoi une envie de les dégager à coups de pieds aux fesses le démangeait-il, si ça n’avait rien à voir avec une quelconque jalousie mal placée ? Peut-être parce qu’il connaissait Pete et que c’était criant de vérité que cette fille méritait mieux que lui. En même temps, n’importe quelle fille méritait mieux que Pete. Il suffisait de regarder...

Salut, je suis Pete, j’espère que tu vas te plaire ici. Si tu as besoin de quoi que ce soit, genre quelqu'un pour te faire visiter les meilleures boîtes du coin...

Que quelqu'un l’arrête avant qu’il ne lui fracasse le crâne ! Ça en devenait ridicule là, il fallait y mettre un terme. S’il le laissait faire, cette pauvre fille allait se retrouver avec un boulet accroché à elle pour le reste de ses études. Sharon méritait mieux que ça... Oui enfin... elle... Sharon Denali, pas Stanford. Réveille-toi Josh, tu es sûr que tu veux protéger la bonne personne ? Evidemment. Il n’y avait aucun mal à vouloir protéger quelqu'un. Enfin... Bref, pas le temps de philosopher là-dessus, il fallait agir maintenant avant que ce Dom Juan de bas-étage ne continue son show.

Dis Pete, tu peux éviter de dévergonder mon élève et te concentrer sur le tien ? On est là pour les aider pas pour les pervertir.
Ouh, arrête, on dirait le stéréotype du grand-frère chiant... Il n’est pas aussi coincé d’habitude, il doit être de mauvais poil...

Tabasser quelqu'un est interdit par la loi, tabasser quelqu'un est interdit par la loi, tabasser q... On voit que la loi ne connait pas Pete Garner. Et on voit que Pete Garner ne connaissait pas Josh Stanford. Pas la partie la plus déchirée de son être en tout cas. Car si ç’avait été le cas, il n’aurait jamais prononcé ces mots. Instinctivement, Josh s’était levé, et fixait son ami avec une lueur de défi au fond du regard.

Je ne plaisante pas.
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